L’histoire du ramen : une expansion complexe
Tout d’abord, c’est un professeur à l’université de New York, George Solt, qui apporte l’histoire la plus plausible quant au développement du ramen au japon et dans le monde. En effet, du plat bon marché destiné à la classe ouvrière jusqu’à devenir l’icône internationale de la culture Japonaise, l’histoire du ramen est également source de conflit.
Bien que revendiquant le fait qu’il n’a aucune idée de comment cuisiner les ramen, ni même la connaissance des meilleurs endroits pour les déguster, il connait néanmoins son histoire sur le bout des doigts. Tout en reconnaissant que même New York est aujourd’hui devenu un véritable « QG » pour de nombreux bars à ramen. Une question se pose : comment le ramen est-il devenu le plat national du Japon ?
» Le saviez-vous ? «
Le ramen n’est pas du tout originaire du Japon mais de Chine.
La manière dont il est arrivé au Japon est encore difficile à identifier.
L’histoire du ramen : son origine
Il est vrai que son origine se situe dans une fenêtre historique assez large : entre le 17ème et le 20ème siècle. En effet, Il est impossible aujourd’hui d’identifier avec certitude la période de naissance du ramen au Japon. Tout en reconnaissant que l’histoire raconte qu’un savant nommé « Zhu Zhiyu », qui aurait fuit la dynastie Qing en Chine, serait devenu seigneur féodal de Tokugawa Mitsukuni. On peut supposer qu’il lui aurait apporté la recette. Malgré tout, aucun enregistrement historique n’a pu être mis officiellement en évidence.
Il y a aussi une autre théorie, plus réaliste, qui veut que la fondation du restaurant dit le « Rai-Rai Ken » à Tokyo soi le point de départ de l’histoire du ramen au japon. C’est un agent de douane, qui ayant travaillé dans le quartier chinois de Yokohama, ouvre les portes de ce restaurant considéré comme le départ de l’ascension des ramen. Il popularise alors le « Shina Soba » à l’ensemble de la culture Japonaise. Le « Shina Soba » a tout d’abord conquit les ouvriers qui ont vu là un plat nourrissant, gouteux et surtout bon marché.
Mais l’histoire amène également une période plus controversée où le ramen était lié à la Chine et a un pays vaincu et conquit par le Japon. Que dire de « Nankin Senryo », un établissement fondé en 1937 et dédié au ramen pendant la même année que l’invasion du Japon en Chine à Nanjing. Son nom traduit d’ailleurs littéralement « Fleur » mais c’est aussi et surtout l’homonyme de « occupation ». Pendant cette période, le ramen est donc là aussi beaucoup repris par les partis radicaux Japonais.
L'histoire du ramen : la phase de nationalisation du plat
La Seconde Guerre mondiale a failli faire disparaitre l’ascension des ramen. En effet, les pénuries alimentaires ont poussé le gouvernement à interdire les bénéfices fait par toute la restauration Japonaise jusqu’en 1949. Cependant, une certaine farine de blé est arrivée sur le marché noir et de nombreux chômeurs du pays se sont tournés vers la revente illégale de ramen. C’est ainsi que plusieurs fraudeurs vont se retrouver en prison.
En 1958, les nouilles ramen instantanées sont introduits. Et elles n’étaient pas du tout considérés comme bon marché. En effet, jusqu’au début des années 70, le produit était destiné à la classe moyenne. C’était la représentation de repas entiers et nutritifs par opposition aux ramen « lost cost » des bars à ramen de rue essentiellement destinée aux étudiants et aux ouvriers.
Le boom économique d’après-guerre associé aux ramen pousse Georges Solt à l’appeler la phase de nationalisation du plat. Les premiers restaurants Chinois qui avaient généralisé et introduit les ramen cessent progressivement leurs activités au profit de nouveaux restaurants plus récents et haut de gamme destinés exclusivement aux ramen.
Ce plat s’est progressivement installé comme une véritable identité de la culture Japonaise. Considéré comme une alternative à la cuisine européenne inondant également le Japon, les ramen sont devenus au fil des années un plat national. Grâce à son association historique de la classe ouvrière, il est également devenu l’objet de la nostalgie d’une époque où le Japon était encore en plein essor.
» Le saviez-vous ? «
La vente de ramen a fait mettre des gens en prison.
Qu'en est-il aujourd'hui ?
Aujourd’hui, la popularité du ramen ne fait plus aucun doute partout dans le monde. En témoigne l’investissement de plusieurs millions de dollars pour faire sortir de terre le musée du ramen de Shin-Yokohama. Il regroupe pas moins de 9 restaurants qui rassemblent les différentes variétés et saveurs de ramen que l’on peut trouver dans tout le Japon.
Pour terminer l’histoire, Georges Solt fait l’état des lieux de la typologie des bars à ramen au Japon. Il constate qu’ils ne sont pas aussi omniprésents qu’autre fois, mais ils ont tout de même traversé le temps tout en survivant à la concurrence féroce. Plus admirablement encore, ils ont pour la majorité d’entre eux ont survécu à la corporatisation, à la volonté des entrepreneurs de générer toujours plus de profits. En effet, 80% des bars à ramen restent des petites entreprises au japon. Cela est également dû à la tradition Japonaise de faciliter chaque salarié à ouvrir leurs propres affaires.